Publication de la tribune commune de Caroline Cayeux, présidente de Villes de France et maire de Beauvais et de Bernard Stalter, président de l'assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat, publiée le 19 novembre dans « L’Opinion ». 

  

Pour Caroline Cayeux et Bernard Stalter, « face au déséquilibre qui se creuse entre les grandes
métropoles et le reste de la France, il faut miser sur les villes et l’artisanat ».

Le pari de l’artisanat pour redynamiser les villes moyennes

La redynamisation de nos territoires et de nos villes passe par le développement de l’activité et de l’emploi. L’artisanat est aujourd’hui un levier sous-utilisé. Acteur majeur de l’économie de proximité, c’est aussi un outil de formation, avec l’apprentissage qui permet de faire mieux correspondre les qualifications des personnes aux besoins des entreprises et de faire disparaître les emplois non pourvus, conséquences d’un décalage toujours plus important entre la qualification de la main-d’œuvre et les attentes du marché.

On oublie trop souvent l’hémorragie que constitue l’exode des jeunes actifs vers les métropoles pour trouver un emploi, conduisant à un vieillissement de la population des villes et les privant d’une strate de population essentielle pour la vie et l’animation de la cité. Autre menace qui pèse sur les villes, la dévitalisation de leur centre, illustrée par ses nombreuses vitrines vides ou immeubles dépeuplés.

Face à ce défi, les maires des villes de France sont engagés avec l’Etat dans de vastes plans « Marshall » pour donner un nouvel élan aux cœurs de ville. Redonner de l’attractivité au cœur, rénover l’habitat ancien et l’adapter aux attentes des familles et des séniors, redensifier pour redonner de la clientèle, créer de nouveaux services et équipements pour les habitants… autant de leviers à la main des maires pour faire battre ou rebattre le cœur de leurs villes.

222 villes ont été sélectionnées pour bénéficier de l’action « Cœur de ville » et déployer leurs plans d’actions associant les Villes de France, l’Etat mais aussi de nombreux acteurs dont les chambres des métiers et de l’artisanat. Fort de leur ancrage territorial et d’une connaissance fine des besoins des entreprises artisanales, ces dernières sont un partenaire naturel des villes, proposant des états des lieux, des diagnostics, des propositions d’actions pour éclairer les élus et orienter leurs choix d’aménagement et de développement.

Destins liés. Les artisans sont aux premières loges : leurs activités font vivre le centre-ville (boulangerie, boucherie, coiffeurs…), mais sont aussi nécessaires et indispensables pour réaliser les travaux attendus (bâtiment, électriciens…) pour dessiner le cœur de ville de demain.

Les maires font aussi de plus en plus le pari de l’artisanat, renforçant les capacités d’accueil par des villages de l’artisanat, des pôles multiactivités, des tiers-lieux, des reconversions de friches… C’est un très bon choix. Face au déséquilibre qui se creuse entre les grandes métropoles et le reste de la France, il faut miser sur les villes et l’artisanat, croire en l’intelligence territoriale, en la créativité et l’initiative locales, en la force de la mobilisation des acteurs.

La collaboration Villes de France-Chambres des métiers est appelée à se renforcer. Nos destins sont liés. L’artisanat, n’est peut-être pas le cœur de l’économie des villes et des territoires mais un de ses deux poumons assurément. Sans l’artisanat, c’est l’asphyxie des villes et des territoires.


Retour aux actualités